OGM reprise du programme Terminator
OGM : Greenpeace dénonce la reprise du programme « Terminator » par Monsanto.
Suite au revirement de Monsanto, la plus importante firme agrochimique fabricant des organismes génétiquement modifiés (OGM), la technologie dite « Terminator » menace à nouveau l'agriculture commerciale.
Cette technologie consiste à modifier génétiquement des plantes pour qu'elles produisent des semences stériles. Objectif : empêcher les agriculteurs de conserver une partie de leur récolte pour la replanter, et les forcer à racheter de nouvelles semences tous les ans.
Devant les protestations de la société civile mondiale, le géant agrochimique Monsanto s'était engagé publiquement à ne pas commercialiser « Terminator ». Et l'année suivante, la Convention des Nations unies sur le biodiversité (CBD) avait imposé un moratoire sur ces technologies permettant de créer des semences stériles.
Aujourd'hui, la firme Monsanto déclare qu'elle pourrait finalement développer cette technologie, pour des plantes non alimentaires comme le coton, le tabac, les plantes pharmaceutiques et le gazon, et sans exclure d'autres utilisations à l'avenir. Signe que l'industrie des biotechnologies compte intensifier ses efforts pour saper cet embargo de facto, pris il y a 6 ans, en vue de la prochaine réunion de la Convention organisée au Brésil, du 20 au 31 mars 2006.
Réagissant à ce revirement de Monsanto, Greenpeace, aux côtés de plus de 300 organisations, réclame que soit maintenu le moratoire décidé sur Terminator. Parce que l'utilisation de semences stériles constitue une menace grave envers la biodiversité, et envers la survie et les cultures d'1,4 milliard de gens qui dépendent de la réutilisation de leurs propres semences.
« Conserver et replanter leurs propres semences constituent, pour les populations indigènes et les agriculteurs, la seule garantie de sécurité alimentaire et d'autodétermination, explique Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM de Greenpeace France. Les multinationales de l'agrochimie ont une vision très simple du monde : rien ne doit pousser sans être breveté par Monsanto ou par quelque- uns des autres maîtres de la stérilité et de la reproduction. Si les gouvernements réunis à la Convention cèdent face à Monsanto et sapent le moratoire sur Terminator, c'est nous tous qui devrons payer la facture demain : l'intégrité et la fertilité de la nature sont en jeu. »
Dans une lettre à la Fondation Rockfeller1, le président de Monsanto, Robert Shapiro, avait annoncé en 1999 qu'il renonçait à commercialiser des semences devenues stériles par l'insertion d'un gène (surnommé Terminator par l'ONG Rafi) :
« Nous avons pris cette décision pour prendre en compte les souhaits exprimés par votre organisation et une large représentation d'experts et de parties prenantes ».
Ces semences auraient obligé les agriculteurs à en racheter chaque année, alors que, selon la FAO, la survie de 1,4 milliards d'individus du Tiers Monde dépend de la conservation des semences fermières.
Cependant, Monsanto n'avait pas cesser ses recherches sur la stérilité des plantes.
Déjà en juin de la même année, une autre firme de biotechnologie, Astra Zeneca avait annoncé officiellement qu'elle ne commercialiserait pas des graines stériles et les gouvernements d'Inde et du Zimbabwe avaient interdit formellement l'usage d'une telle technologie sur leur territoire.
Les associations écologistes (Greenpeace, les Amis de la Terre, …) avaient réagi à cette annonce avec scepticisme. L'histoire leur aura donné raison …
Dans le monde entier, plus de 300 associations se sont regroupées pour demander l'interdiction de la technologie « Terminator ». Liste disponible sur
http://www.banterminator.org/endorsements
(Actualité news environnement )
Libellés : Ecologie
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