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24 septembre 2005

Demain, tous végétariens ?

La question se pose, et dans une chronique Hubert Reeve nous y fait réfléchir à cette question
"Les hommes sont omnivores. Depuis la proverbiale nuit des temps, ils se nourrissent aussi bien de végétaux que d'animaux, selon les circonstances et les modalités de la vie locale. Il y a plusieurs raisons de penser qu'à l'échelle mondiale, ils deviendront de plus en plus végétariens. C'est-à-dire que la quantité de viande absorbée par personne va progressivement décroître, au profit de la quantité de végétaux.

Deux arguments militent en faveur de cette thèse :

Le premier est relié à ce qu'on appelle la chaîne alimentaire. Au bas de la chaîne, les plantes recueillent l'énergie du Soleil en combinant le gaz carbonique de l'atmosphère et l'eau du sol (la photosynthèse), formant ainsi des molécules organiques (hydrocarbures, sucres). Les animaux végétariens (herbivores ou granivores) tels les vaches, les moutons ou les volailles, mangent les plantes sous diverses formes. Les carnivores (lions, loups), qui se nourrissent des herbivores, sont au sommet de la chaîne.

Le parcours, le long de la chaîne, s'accompagne d'une grande déperdition énergétique. Pour extraire un gramme de protéines de sa nourriture, le mouton en prend environ dix aux plantes et le lion en prend environ dix au mouton. En d'autres termes, du point de vue de l'énergie solaire utilisée, un gramme de céréale est une dizaine de fois plus rentable, plus économique, qu'un gramme de steack.

Ces propos n'avaient pas beaucoup d'implications pratiques dans le passé : les hommes n'étaient pas très nombreux et l'utilisation de l'énergie solaire par l'humanité restait relativement faible.

Aujourd'hui, la situation est complètement différente. Nous utilisons, directement ou indirectement, près de la moitié de la matière organique planétaire produite par les plantes vertes. La production mondiale des céréales est de deux milliards de tonnes par an. Ces céréales sont ensuite, soit directement mangées par les humains (blés, riz, maïs, etc), soit données aux animaux dits de boucherie, dont nous consommons la chair.

Si toute la population humaine mangeait de la viande dans la même proportion que dans les pays riches, cette production de céréales ne pourrait nourrir que le tiers des habitants de la planète.

Si, au contraire, toute l'énergie captée par les plantes était absorbée directement, on pourrait nourrir au moins trois fois la population présente.

C'est dans le contexte de la situation contemporaine que ces notions deviennent importantes. Tandis que la population humaine continue d'augmenter (on s'attend, cependant, à ce qu'elle plafonne autour de huit à dix milliards vers le milieu de ce siècle), la production de nourriture a commencé à régresser vers la fin du vingtième siècle, en grande partie à cause de la stérilisation des terres par l'irrigation excessive, l'érosion, et les méthodes culturales intensives. De même, les populations de poissons diminuent d'une façon dramatique, à cause de la surpêche et de la pollution des eaux côtières.

Dans une optique optimiste quant à l'avenir de l'espèce humaine, il semble vraisemblable qu'on assistera à une diminution notable, à l'échelle mondiale, des élevages d'animaux au profit de cultures. En d'autres termes, on assignera de plus en plus de surfaces arables aux plantes, et de moins en moins aux pâturages."

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