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09 septembre 2005

Le Biodiesel, dossier - Conclusions


CONCLUSION


Impossible de clore ce dossier sans ajouter qu’on ne peut résoudre les problèmes de pollution inhérents à notre mode de vie sans passer par un changement de comportement.
A quoi bon polluer deux fois moins si c’est pour rouler deux fois plus ?
Voici une autre question que soulève l’utilisation du biodiesel.
On peut penser qu’avec un carburant deux fois moins cher les utilisateurs seront tentés de rouler plus. C’est une hypothèse que soulèvent de nombreux écologistes. C’est un bon débat et je pense qu’ils n’ont pas tout à fait tort.

Comme je l’ai mentionné au début de ce dossier, il est hors de question de démocratiser l’usage des biocarburants sans une réflexion de fond préalable. C’est pourquoi, je vais conclure comme j’ai commencé, c’est-à-dire par de la philosophie appliquée.

Pour ce qui est de la technique, s’il y a quelques données qui vous manquent, ou que vous n’avez pas comprises, vous pourrez trouver toute l’aide nécessaire sur les forums d’utilisateurs, il y a quelques bons liens prévus à cet effet à la fin de cette contribution.

1) PHILOSOPHIE DU BIODIESEL

Pour beaucoup, passer au biodiesel représente bien plus que de réaliser des économies sur leur budget voiture ou chauffage.
Il y a bien sûr l’aspect politique de la chose, mais plus que ça encore : une idée bien précise sur ce que pourrait être un autre monde. Un monde à taille humaine où la technologie ferait bon ménage avec la nature.
Cela va bien plus loin qu’un simple délire de baba cool attardé, comme se plaisent à le dire quelques esprits réactionnaires.

Le biodiesel n’est pas une solution miracle à lui tout seul, loin de là. Suite à la réalisation de ce dossier, mon pire cauchemar serait de voir quelqu’un prendre sa voiture végétalisée pour aller chercher le journal à cent mètres de chez lui en pensant accomplir un acte hautement écologique...

Il faut le dire et le redire, démarrer un moteur diesel pour effectuer un petit trajet, c’est très polluant, diesel bio ou pas. En ville, rien ne vaut les transports en commun. Pour des trajets plus longs, quand on en a les moyens, le train, c’est bien aussi.

Et bien sûr, encore et toujours : la vélorution !
Pas besoin de faire un dossier pour démontrer que le vélo ne pollue pas et qu’il est bon pour la santé, tout le monde le sait. Son utilisation est vivement recommandée pour notre mode de vie sédentaire, on ne fait pas assez d’exercice.
Attention tout de même aux excès, le culte du corps qui fait rage actuellement sous la pression des médias conduit souvent à faire du sport n’importe comment. Il faut le dire aussi : l’abus de sport est dangereux pour la santé. Vous n’êtes absolument pas obligé de prendre de l’EPO pour vous déplacer à bicyclette, c’est important de le savoir.
En ville, se déplacer à vélo permet bien souvent d’aller plus vite qu’en voiture, il n’y a pas de problème pour stationner et c’est un exercice modéré qui fait du bien à l’organisme. Alors du coup, je profite de ce paragraphe pour saluer amicalement tous mes camarades vélorutionnaires, qui ont toutes et tous de beaux mollets.

Pour une bonne utilisation de la voiture, la question à se poser serait : est-ce que j’en ai vraiment besoin pour effectuer ce trajet ? Si c’est pour se rendre à la campagne ou transporter une charge, j’en ai besoin, c’est évident. Par contre, pour se rendre du centre ville de Paris à celui de Marseille, pour aller travailler à trois kilomètres de chez soi, pour se rendre à un rendez-vous galant à proximité... est-ce bien utile ?

Pour bien illustrer la variation des chiffres qu’il peut y avoir concernant la pollution, je vais prendre un exemple qui me tient à cœur : Imaginez que pour vaquer à vos activités vous utilisiez le covoiturage avec un véhicule qui tourne au biodiesel. En admettant que vous soyez quatre à profiter du même trajet, vous ne rejetez pas que 70% de CO2 en moins dans l’atmosphère car, du même coup, vous éliminez trois sources de rejet. C’est énorme, faites le calcul. Si ce genre de raisonnement vous semble quelque peu mièvre ou empreint de bonnes intentions qu’il vaut mieux laisser appliquer aux autres, lisez attentivement le paragraphe suivant.

De nombreux scientifiques français ont pris position : 70% des cancers sont directement imputables à la dégradation de notre environnement.
Si rien n’est fait, l’effet de serre va rapidement conduire à des changements climatiques aux conséquences dramatiques pour toute l’humanité.
La pollution liée à l’utilisation du pétrole touche aussi à la qualité de l’eau et, par extension, à celle de notre alimentation.
Il faut arrêter de croire que la situation est sous contrôle. Il faut arrêter de croire que notre petite planète peut subir tous les outrages sans que cela n’ait de conséquence sur son fragile écosystème. Il faut arrêter de faire confiance aux politiciens et aux organismes sous leur tutelle.
Pour vous en convaincre, c’est facile : les scientifiques, eux au moins, maîtrisent leur sujet. Cela fait des années qu’ils tirent la sonnette d’alarme et qu’aucun politique n’agit. Ne vous rendormez pas tranquillement après la lecture de ce texte, on n’est pas dans Science et vie, on est dans la vraie vie. Les effets dévastateurs de la mauvaise gestion énergétique au niveau mondial sont déjà là et ne cessent de s’accroître.
Il ne s’agit pas de science fiction, tous les jours des centaines d’êtres humains meurent directement des causes directes ou indirectes de la pollution, et ça ne va pas aller en s’arrangeant.

Dans ces conditions, il n’y a que deux solutions : soit arrêter de faire des enfants, soit se battre pour leur laisser au minimum la planète dans l’état où nous l’avons trouvée en naissant.
Au jour d’aujourd’hui, les initiatives en ce sens se multiplient, mais nous ne sommes pas assez nombreux.
Il ne s’agit pas de faire de la politique. La politique récupère tout et ne mène à rien d’autre qu’au profit d’un petit groupe d’individus. Il s’agit de logique, de bon sens, de sagesse, de survie, de se montrer pour une fois responsable.

La génération des enfants gâtés qui consomme plus de cinq fois les ressources de sa planète doit en prendre acte et faire le nécessaire pour se reprendre en main.
Outre le fait que ce mode de vie ne fasse que le bonheur de peu de monde dans les pays riches, il tue en masse et provoque une misère insoutenable dans les pays pauvres.
Plus d’un milliard d’enfants sur Terre, soit plus de la moitié des enfants dans le monde, "souffrent de privations extrêmes liées à la pauvreté, à la guerre et au sida", a affirmé l’Unicef dans un rapport rendu public le jeudi 9 décembre 2004 et intitulé "L’Enfance en péril".
Il faut immédiatement cesser de se conduire en mouton et faire le nécessaire pour que ça change. Vous étiez prévenu avant, vous êtes prévenu maintenant, ne venez pas vous plaindre demain.
La misère et la pollution ne sont pas une fatalité, on peut vivre aussi bien, et même mieux que maintenant, en partageant les ressources et en respectant notre environnement.
L’immobilisme tue et ne profite à personne d’autre qu’à une nomenclature d’irresponsables qui n’a cure de vos états d’âme.

2) AUTOGESTION ÉNERGÉTIQUE

Je vais conclure ce dossier avec le même maître mot que les précédents, ainsi que ceux à venir : AUTOGESTION

Lire à ce sujet : Autogestion & Révolution, sur surrealiste.org, lien en bas de page

Il faut arrêter d’urgence ce débat éculé sur les vertus du matriarcat par opposition au patriarcat.
L’heure n’est ni à l’un, ni à l’autre. L’heure est venue pour chacune et chacun d’être responsable de son destin.
Le peuple est désormais assez mature pour se prendre en main tout seul sans l’aide de ses bergers qui le poussent vers la falaise.
Les paradis artificiels entretenus à grands coups de renforts médiatiques sont loin de valoir ne serait-ce que le dixième de ce que peut apporter une existence épanouie.

On le voit bien, à force de tout déléguer, pardonnez-moi l’expression, on se fait enfler.
Schématiquement, quelle est la vie de l’homme moderne ? Il effectue un travail bien spécifique pour accomplir sa quote-part de participation sociale. En échange de quoi, on s’occupe du reste, soit disant mieux que s’il le faisait lui-même.
On lui fournit son alimentation, son logis, son énergie et ses loisirs. Fort bien ! Mais au final, ça donne quoi de tout déléguer ? Pour ce qui est de l’alimentation, les dernières affaires sont en ce sens exemplaires, on l’a bien vu avec la vache folle, le poulet à la dioxine, les OGM, le nombre d’obèses qui ne cesse d’augmenter... :

On mange de la merde ! Concernant le logement, bonjour le prix des loyers, bonjour la qualité de vie dans les cités inhumaines où est parqué presque un quart de la population.
Pour ce qui est de l’énergie, bonjour les factures exorbitantes qu’il faut payer sans discuter, bonjour la pollution, bonjour l’arnaque...
Quant aux loisirs, toujours plus de télévision à la con qui rend idiot, toujours plus de sécurité qui prive de liberté fondamentale.
Voilà à quoi conduit de laisser des chèques en blanc aux politiciens.
Beaucoup de ceux qui en doutaient encore ont pu en faire les frais avec les délocalisations.

Tout comme pour les accidents de la route, ils pensaient que l’ignominie du monde marchand ne touchait que les autres. Eh bien non ! Tout le monde est concerné, quelles que soient ses idées, quelle que soit sa position sociale.
Le cynisme du capitalisme est bien une des rares choses réellement démocratique en ce bas monde. Au moins, on a tous droit à notre part de désagrément. Si aimez le capitalisme, dites-vous bien que lui ne vous aime pas. Il n’y a que votre argent qui l’intéresse, il ne s’en cache même pas.
Nous ne sommes que des chiffres et des nombres, l’ère du numérique n’a fait qu’amplifier cela. Pour ma part, je m’y refuse. Je ne suis pas le numéro 4548744545, je suis un être humain qui met de l’huile dans son réservoir et qui prépare activement la vélorution [à moins que ce ne soit la révolution ou une évolution... à force de parler de moyens de transport, je perds un peu les pédales]. Camarades huileuses et huileux, à vos pressoirs, il y a de l’EXXON sur le feu !

En résumé, prendre une ou deux heures par mois pour être autonome en carburant, c’est déjà un bon début d’émancipation. Quant au reste, ça fera l’objet de prochains dossiers.
La philosophie appliquée, que le monde marchand tente d’étouffer, ne fait que commencer son entrée en scène. Rien ne peut arrêter la logique quand elle est égale à 1 + 1 = 2.
Les politiciens vont avoir de plus en plus de mal à vous faire prendre des vessies pour des lanternes. Foie de Matt Lechien !
Mais ce n’est pas une raison non plus pour sombrer dans la parano. Ce n’est pas qu’on vous cache tout, c’est bien souvent qu’on ne vous dit rien.
Alors au lieu de vous plaindre sur votre sort, cherchez un peu et informez-vous par le biais des médias libres, ils sont là pour vous informer, pas pour vous plumer en distillant de la propagande.

3) ORGANISATION

Je l’ai déjà esquissé dans ce dossier, pour profiter à fond de l’opportunité qu’offre les biocarburants, rien ne vaut le regroupement. Sans la dynamique d’entraide générée par les premiers utilisateurs, ce dossier n’aurait pu voir le jour de façon aussi complète. Si on en est à ce niveau aujourd’hui, c’est parce que des associations majoritairement informelles ont favorisé l’échange de compétences.
A ce stade, je ne saurai que trop vous conseiller de rejoindre un groupement d’utilisateurs, ou bien d’en créer un s’il n’en existe pas dans votre région.
Si vous pensez que c’est chiant, rassurez-vous, les biodiesel-militants savent parler d’autre chose que de mécanique.
Se sentir concerné par l’écologie, c’est avant tout aimer la vie. Plutôt que de galérer dans votre coin, rejoindre ou créer un collectif, c’est la certitude de pouvoir progresser vers une voiture toujours plus propre et de moins peiner pour s’approvisionner en huile. Les pompes à essence autogérées sont déjà une réalité...../.....



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