Le Biodiesel, dossier - partie 2 - adaptation du véhicule (simple ! )
CHAPITRE 2
Quel pourcentage d’huile mettre dans son réservoir ?
Nous allons aborder dans ce chapitre tout ce qui touche à l’adaptation du véhicule afin qu’il puisse rouler au biodiesel. Suivant les modifications effectuées, on peut aller jusqu’à 20% d’huile végétale en ne faisant presque rien, pour finir à 100% avec un montage maison ou un kit bicarburation. Dans tous les cas, tout est réversible. Malgré les modifications, vous pourrez sans problème repasser au diesel polluant qui provoque des guerres dans le monde. Pour connaître très précisément le niveau de compatibilité actuelle de votre véhicule, voici un tableau au format PDF réalisé par Vim :
A CONSULTER ICI
JUSQU’A 20 % (il faut diminuer à 10% l’hiver)
Jusqu’à 20 % ça fonctionne avec tous les modèles de véhicules à moteur diesel. il n’y a aucune modification à faire, il suffit de remplir votre réservoir à 80% de gasoil et de compléter avec de l’huile. Ça c’est l’info que vous pouvez trouver partout. Effectivement ça marche très bien, sauf que l’hiver vous risquez d’avoir des problèmes de démarrage. Cela est dû au fait que l’huile à tendance à se figer avec le froid. Du coup, c’est la galère, surtout si vous habitez dans une zone où les hivers sont très rigoureux. Mais bon, ce n’est pas grave, on ne va pas se laisser embêter pour si peu. Si vous ne voulez faire aucune modification, continuez à rouler au gasoil l’hiver et ajoutez de l’huile l’été.
Mais non, je plaisante, il y a bien sûr une solution. Pour remédier à ça, rendez-vous chez un accessoiriste automobile et achetez un bidon d’antifigeant. Il vous en coûtera 10 € la bouteille de 20 litres pour traiter 1000 litres. Autant dire que ça ne vaut pas le coup de s’en priver. Avec ça, vous êtes tranquille, même par grand froid. Avec ce procédé il y a des canadiens qui font tourner sans problème leur moteur par moins trente degrés.
POUR MONTER A 50% (il faut diminuer à 30% l’hiver)
Pour monter à 50%, la première chose à faire est de regarder la marque de votre pompe à gasoil. Si elle est de marque Bosh (ou compatible), c’est bon, vous pouvez y aller, sinon il faudra vous contenter de rouler à 20% ou bien remplacer votre pompe. Pour que ça fonctionne sans problème, le mieux est de rajouter des feuilles chauffantes sur la durite d’arrivée de carburant. Les explications et schémas seront fournis un peu plus loin. Et bien sûr, toujours l’antifigeant pour l’hiver. A savoir que si vous ne mettez pas d’antifigeant et que votre voiture ne démarre pas à cause du froid, il suffit juste de repasser au gasoil, de réamorcer le circuit et tout rentre dans l’ordre. A savoir aussi que l’antifigeant peut être remplacé par une bonne isolation du réservoir, ou même un rechauffeur électrique. A chacun sa méthode, pour l’instant on se contente des plus simples.
POUR MONTER A 100%
1) Le bidouillage maison
Il faut d’abord faire surtarer vos injecteurs à 185 bars et aussi ne pas oublier de faire modifier le réglage du calage de la pompe à injection. Il vous en coûtera une heure de main d’œuvre (+/- 40 €), ou rien du tout si vous le faites vous-même. Cette méthode fonctionne à condition que vous ayez une pompe Bosh ou équivalent. Pour connaître les marques compatibles, consultez la doc PDF fournie au début de ce chapitre. Si vous n’avez pas de pompe compatible, tout n’est pas perdu pour autant, vous pourrez sans difficulté en trouver une qui convient à la casse, ça ne vous coûtera pas très cher si vous la remplacez vous-même. Ensuite c’est exactement pareil que pour monter à 50%. Antifigeant + feuilles chauffantes.
2) Le kit bicarburation
C’est un investissement, mais si vous roulez beaucoup, il sera très vite amorti. Le principe est simple : On démarre grace au gasoil contenu dans un petit réservoir et, après quelques minutes, des électrovannes en coupent automatiquement l’arrivée pour ouvrir celle du réservoir d’huile. Pour couper le moteur, processus inverse, on s’arrête au gasoil pour bien redémarrer par la suite. C’est de loin le meilleur système. Il est compatible avec toutes les voitures, bus, camions... Le premier prix commence à 500 € sans le montage. Rajoutez environ 500 € pour payer un garagiste qui vous l’installera, ou moitié moins si c’est un copain qui vous le monte [c’est une façon politiquement correcte de dire : faites le faire au black, c’est moins cher], ou sinon, zéro euro si vous faites le montage vous-même - une notice est toujours fournie avec les kits. A savoir que pour les bons bricoleurs, il existe sur le ouèbe des plans de kits à réaliser avec du matos de récupération. A ce moment-là, votre kit vous reviendra à rien du tout. Vu que le but de ce dossier est de vulgariser l’usage du biodiesel, je ne vais pas me lancer dans l’élitisme mécanique pour l’instant. Si vous êtes intéressé par cette solution, à la fin de ce dossier vous pourrez trouver des liens où l’on aborde en détail cette possibilité. A noter aussi que ce système est utilisé depuis longtemps par de nombreux routiers des pays de l’Est pour faire rouler leurs poids lourds, c’est pour dire si ça fonctionne bien. Il existe plusieurs fabricants de kits, tous présents sur internet. Les modèles allemands, commandables directement chez le fabricant, ont un très bon rapport qualité prix.
3) Faire pression
Faire pression sur les constructeurs automobiles pour qu’ils commercialisent des véhicules adaptés aux biocarburants, ce n’est pas compliqué, ils sont en mesure de le faire très rapidement [Renault fabrique et commercialise en gros volume des voitures qui roulent à l’éthanol tiré de la canne sucre sur le marché brésilien et se garde bien de faire la même chose en France où l’on pourrait très facilement faire rouler les voitures à essence à l’éthanol tirée de la betterave. C’est moins polluant et moins cher que le sans plomb]. Mais bon, on ne va pas non plus vous sortir de votre sieste. Ça vous obligerait du même coup à sortir les politiques de la leur et après tout le monde serait énervé. Tranquillisez-vous, le bateau coule on ne peut plus normalement. Les gilets de sauvetage et les chaloupes sont, parait-il, fournis par la mère patrie.
LE MONTAGE DES FEUILLES CHAUFFANTES PAR LE DOCTEUR JONER
Voila un des montages de base d’un réchauffeur électrique dit "pétalette" : une feuille chauffante (j’en mettrai 3) autour d’un tuyau de cuivre, insérée sur une durite (attention à ne pas trop rallonger les durites, le carburant peinerait encore plus) :
voici donc la fameuse feuille électrique 12 V :
Elle a été commandée sur le net (chercher à "feuille chauffage"), 10€ 30x13cm, 3A (aussi, 10x13cm, 1A, 5€)
Je suivrai ainsi le schéma de Roule Ma Fleur (lien en bas de page)
Sauf que je fais d’une pierre deux coups : je réchauffe à la fois en entrée de filtre GO et en entrée de pompe à injection.
Ainsi, mon système sur la voiture (une peugeot 405 1.9 TD) est ainsi :
et c’est à peu près à ça qu’il faut aboutir :
Mais en cours de route, je me suis permis quelques modifications...
Voici le moteur avant modification. Une fois le radiateur (A) du turbo soulevé, on voit la durite qui vient d’en bas à gauche du réservoir, passe très près de la culasse et va au filtre à GO (B), puis va à la pompe à injection (D), en passant par le petit récupérateur (C) - ensuite elle retourne au réservoir via la durite (bleu) en haut à gauche. L’opération peut commencer...
Je coupe la durite d’arrivée du GO juste avant le filtre (1), et celle qui va à la pompe juste après le récupérateur (2) :
En (1) je pose une durite gaz qui fera le tour de la culasse juste sous le radiateur (A) pour bien se réchauffer avant le réchauffeur électrique :
Enfin, je monte le tuyau de cuivre qui sera enroulé par la feuille chauffante autour d’un tuyau de métal (pour éviter de "bleuir" l’huile, comme précédemment cité... et pour fixer les durites via les colliers, mais ce n’est pas obligatoire) :
Les deux tuyaux en cuivre montés avec les durites, la première de type gaz (blanche) à gauche vient du tour de la culasse, piquée au point (1) depuis le réservoir, puis retourne à ce point (1) pour aller au filtre à GO. La deuxième, vient à droite du point (2) après le récupérateur pour aller à la pompe à injection :
J’enroule la feuille chauffante (dimensions des rétroviseurs - on en trouve d’ailleurs sur ceux qui sont dégivrants) autour du tuyau de cuivre, puis une protection calorifique :
Mais je conseille vivement d’en mettre plusieurs : la feuille à 1A sur 12V produit 12W de chaleur. Pour monter à 100W ce qui est bien plus confortable, il faut trois feuilles à 3A soit 3x3=9A x 12=108W.
Voici le montage des réchauffeurs, une fois remonté :
Enfin, je replace la bébête entre toutes les durites, je serre, je replace le radiateur, etc... Les fils électriques se récupèrent très bien. Il ne reste plus que le branchement à voir sur Oliomobile
Puis la pompe de prégavage, alimentée sur la pompe à injection (borne protégée en caoutchouc) :
... et l’indicateur de température, sonde accolée sur les tubes qui donne la température en direct ! le tout activable via un interrupteur :
A suivre : la régulation de température. Un montage électronique à 15 € qui ouvre/coupe un relais suivant une température détectée réglable... Sachant que l’on peut utiliser à la place d’une feuille chauffante tout un tas d’appareil tels que : chauffe-biberons, allume-cigares, bougies de préchauffage... tout dépend ce qu’on a sous la main. Voir sur le forum Oliomobile.org
CONCLUSION
Bon ben c’est parti ! Maintenant que vous savez où trouver votre vrai biocarburant et adapter votre véhicule, il ne vous reste plus qu’à rouler à l’huile. N’oubliez pas que c’est écologique, économique et hautement subversif. Mais bon, ce n’est pas une raison pour acheter des gros 4x4 diesel... Sinon, attention, il y a des autocollants en circulation pour coller la honte aux égoïstes.
Libellés : Simplicité volontaire
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