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16 janvier 2007

Selon comment on le regarde....




Il y a d'abord le monde idyllique de....




« Voici un pays [les Etats-Unis] qui connaît le plein-emploi depuis près de quinze ans, un pays où la croissance économique est chaque année supérieure à la nôtre d’un point ou d’un point et demi, un pays où la démocratie combine harmonieusement l’alternance et la stabilité politique. Enfin, un pays qui, en matière d’intégration, montre l’exemple : la moitié des Prix Nobel y sont d’origine étrangère. (...)
C’est une démocratie qui fonctionne. La limitation des mandats permet, là encore, de la fluidité ainsi qu’un renouvellement de la classe politique que l’on aimerait retrouver dans la vie politique française.
Le Congrès, devant lequel le président rend des comptes tous les ans, y dispose d’un vrai pouvoir de contrôle et d’enquête. Il y a à peine quinze ministres pour un pays de trois cents millions d’habitants, et les ministères ne changent pas d’intitulé à chaque alternance
. (...)
J’aime l’énergie et la fluidité de l’Amérique. Ce sentiment que tout est possible. Cette impression – peut-être artificielle – que des sagas sont possibles, qu’on peut partir du bas de l’échelle et monter très haut, ou bien le contraire. »
(M. Nicolas Sarkozy, ministre français de l’intérieur, Le Monde, 10-11 septembre 2006.)



Et puis il y a.......


(...)
Malgré un discours officiel qui prétend le contraire, la violence est chose courante dans les établissements pénitentiaires américains. Torture, humiliations, traitements dégradants, agressions sexuelles, attaques armées ou avec des chiens, extorsions et sports sanguinaires ont toujours fait partie de la culture du personnel pénitentiaire aux Etats-Unis.

La parfaite « normalité » des brutalités « exceptionnelles » explique pourquoi la collaboration a été facile entre réservistes et professionnels de la police militaire, comme l’indique le rapport Taguba. Cette présumée normalité explique aussi pourquoi aucune des personnes interrogées par le Federal Bureau of Investigation (FBI) n’avait constaté d’« abus » ni de « mauvais traitements » à la prison d’Abou Ghraib.

Comme le montrent les documents obtenus par l’Union américaine pour les libertés civiques, rien de ce qui a pu être constaté à Abou Ghraib – prisonniers la tête recouverte de sacs en Nylon et menottés au mur, détenus placés en isolement et étendus nus sur un sol mouillé bras et jambes écartés, prisonniers privés de sommeil, gardes frappant des détenus dans le ventre à coups de pied de manière répétée, prisonniers mis en état de choc et d’incapacité, menaces contre des proches des détenus, brûlures, stigmates – « ne s’apparentait à des mauvais traitements », car il s’agissait de procédés, pour citer les personnes interrogées dans le rapport, « qui n’étaient pas différents de (...) [ceux] que nous avons vu utiliser dans les prisons américaines ».

De fait, les photographies de la prison d’Abou Ghraib ne révélaient pas les pratiques de quelques « brebis galeuses ». Ces clichés dévoilaient le mode de fonctionnement de la prison légale, actuelle, à la pointe de la modernité. En témoigne l’essor pris ces vingt-cinq dernières années par l’incarcération en très haute sécurité, le dernier cri en matière de technologie carcérale, et sans doute le prototype d’une refonte de la prison militaire dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ».

Aux Etats-Unis, 6,9 millions de personnes, majoritairement des pauvres, Noirs et Hispaniques, se trouvent en détention (2,2 millions) ou en liberté surveillée, plus de la moitié d’entre elles ayant été condamnées pour des infractions sans violence liées à la drogue et à des délits économiques mineurs. Pourtant, près de 2 % de cette population font l’objet d’une ségrégation administrative, pour employer l’euphémisme consacré. Incarcérés dans des unités de sécurité fortifiées, véritables prisons dans la prison, ces détenus sont placés sous surveillance électronique et enfermés entre vingt-trois et vingt-quatre heures par jour dans des cellules minuscules et sans fenêtre, aux portes en acier, qu’ils quittent périodiquement, accompagnés par des gardes armés, pour les douches et des exercices qu’ils effectuent enchaînés et dans des cages.

( source: Le Monde diplomatique )


.... sans commentaire!

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