Le Biodiesel, dossier: partie 1
Je mets en ligne, en plusieures étapes un volumineux dossier, en copyleft (libre de droits), de Matt Lechien, sur le biodiesel. Matt le Chien sévit sur surrealiste.org, le site de surrealiste éditions
(les illustrations du dossier sont également l'oeuvre de Matt le Chien)
Rappel : ce dossier est copyleft, alors, copiez, collez, faites des liens et roulez...
DOSSIER BIODIESEL
1) LE BIODIESEL PAS BIO DU TOUT
Comme tout le monde le sait, les réserves de pétrole ne vont pas durer éternellement. C’est pourquoi, les compagnies pétrolières ont pris les devants et préparent déjà leur recyclage. C’est d’autant plus impératif pour elles, qu’à partir du 1er janvier 2005, les États membres de l’Europe doivent mettre en application la directive européenne qui veut que chaque État fasse la promotion des biocarburants. Une autre directive impose aussi de porter la part des biocarburants dans l’essence et le gazole à 2% en 2005 et 5,75% en 2010.
Alors qu’est-ce qui va se passer ?
C’est déjà amorcé, les pétroliers vont implanter de grosses usines dans nos campagnes. Ces raffineries d’or vert entourées de vastes champs de tournesols, et autres oléagineux, seront gérées selon des méthodes industrielles aux antipodes de l’agriculture responsable.
Les conséquences ?
Alors voilà exactement ce qui va se passer : Étant donné que les biocarburants sont intrinsèquement de nature écologique, les firmes pétrolières, qui sont très fortes pour dénaturer tout ce qu’elles touchent, vont en profiter pour abuser les consommateurs en véhiculant un message de défense de l’environnement complètement tronqué afin de vendre leur cochonnerie. Vu que le biodiesel n’est pas un produit alimentaire, elles ne vont pas se priver pour charger au maximum en engrais et pesticides de toutes sortes afin d’augmenter le rendement et, comble des combles, en profiter au passage pour faire avaler la pilule des OGM aux septiques. Leur message sera des plus simples « Regardez, grâce aux OGM on pollue moins ». Bilan de l’opération, au lieu d’aller provoquer des désastres écologiques dans les pays où il y a du pétrole, ils les provoqueront ici en bousillant les sols et l’écosystème.
Une stratégie vicieuse
On l’a vu avec la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers), les pétroliers se sont alliés avec les fabricants automobiles pour qu’elle soit appliquée aux biocarburants. La raison en est simple, ces deux industries sont actionnaires les unes des autres. Du coup, vous pensez bien que l’on ne va pas fabriquer des véhicules optimisés pour la production des agriculteurs sérieux, mais plutôt pour un produit à forte valeur ajoutée, raffiné par des usines détenues par des ex-marchands de carburant fossile reconvertis dans le faux bio. Comme ça, le monopole de la vente d’énergie par ces grands consortiums perdurera. Et comme, bien sûr, il n’est pas question de bousiller entièrement le sol de nos campagnes, ils délocaliseront une grande partie de la production chez ceux qui ont déjà du mal à se nourrir et la feront livrer en Europe par des pétroliers reconvertis en huiliers. Si les catastrophes liées à une marée d’huile sont moins désastreuses qu’une marée noire, il n’en restera pas moins que l’on retombera presque sur la case départ. Comme quoi, quand les institutions s’investissent dans une révolution, c’est pour mieux consolider l’immobilisme.
Il faut se méfier des fausses étiquettes